mercredi 18 mars 2009

La Vague (Todd Strasser)



Une tempête dans un verre d’eau

 

Relatant une expérience menée en 1969 par Ron Jones, un professeur d’histoire contemporaine au lycée Cubberley de Palo Alto (Californie), La Vague jouit depuis sa première parution en 1981 aux Etats-Unis d’un succès d’estime pour le moins étonnant si l’on en juge par les nombreuses zones d’ombre du récit, les suspicions entourant la véracité de certains faits rapportés, le manque de fiabilité des rares informations factuelles données dans le texte (le nombre de victimes dans les camps d’extermination et de concentration est erroné. On ne peut que déplorer à ce propos que l’éditeur n’ait pas jugé bon de le mentionner en note de bas de page), les témoignages labiles et contradictoires des principaux témoins et, plus grave de notre point de vue, la faiblesse insigne du texte.

Disons-le sans détour, le roman ne présente aucun intérêt sur le plan littéraire : platitude du style, saynètes inconsistantes mettant en scène des adolescents sans épaisseur, situations insuffisamment fouillées et travaillées pour emporter l’adhésion de tout lecteur désireux de comprendre les mécanismes psychologiques ayant conduit des élèves de première à adhérer aussi facilement à un projet pédagogique calqué sur le modèle d’endoctrinement des Jeunesses hitlériennes. Rapidement dépassé par l’ampleur du mouvement et les actes répréhensibles commis en son nom, le prosélytisme de ses partisans, la dérive sectaire et l’obtuse stupidité d’étudiants transformés en suiveurs fanatisés et décérébrés, Ron Jones n’aura d’autre choix que de se soumettre à la raison après avoir quelques jours caressé des rêves de grandeur et de contrôle des esprits, au mépris de ses propres convictions.




En ne parvenant pas à convoquer les fantômes du Troisième Reich au chevet des passions et de la folie ordinaire de ses personnages, le livre de Todd Strasser échoue à lever un coin du voile sur un phénomène éminemment complexe et délicat à appréhender, nécessitant une connaissance approfondie des processus pouvant amener un individu à se faire le meilleur avocat d’une propagande le privant de ses libertés.

« Tout était planifié en détail, nous devions juste faire comme il nous disait et il n’y aurait aucun problème ».

« Tout était si soudain, si libérateur, irréel et instantané, comme dans un de ces rêves flottants qu’on peut faire au cours d’un bref assoupissement en pleine journée ».

« On est prêt, tout à fait prêt, on ne pense à rien d’autre, à l’intérieur de soi on est si vide, si nettoyé. On a atteint ce point en prévision duquel on s’est laissé ressourcer, prisonnier de sa bêtise et de sa confusion, de son appréhension et de sa teneur. On ne pense qu’à cette seule et unique chose. Un ordre, et ce qu’on fera ensuite sans hésitation. Tout ça fonctionne si parfaitement ».


Recto


Ces citations sont extraites du roman de Jens-Martin Eriksen, Anatomie du bourreau (Editions Métailié, 2001), décrivant de manière clinique la lente déconstruction psychique et l’effrayante docilité d’un milicien enrôlé de force, magistral contrepoint à l’étude référence de Christopher Browning, Des hommes ordinaires (Ed. Belles Lettres, 1994) sur les exactions des Einsatzgruppen en Pologne entre juillet 42 et novembre 43. Joignant la rigueur au talent d’écriture, destinés à des lecteurs exigeants se détournant des artifices narratifs comme des portraits de groupe simplistes, ces deux livres, incontournables pour comprendre les racines de l’obéissance à l’autorité, les stratégies de dissimulation et de mensonge à soi-même employés par des individus placés dans des situations extrêmes, devraient figurer en bonne place, au milieu des classiques sur le sujet, dans les bibliothèques idéales.


Recto


« Quand on ne prend pas l’histoire au sérieux, on ne se soucie pas de la différence entre jeu et réalité » disait Ruth Klüger dans Refus de témoigner (Viviane Hamy, 1997). Ron Jones aurait dû s’en souvenir. Todd Strasser aussi, en s’emparant de son histoire. Après lecture, La Vague s’est retirée en laissant derrière elle un goût amer et un doute tenace. Serait-il donc si facile de séduire un million et demi de lecteurs rien qu’en Europe ?

 

NDLR : La Vague a été adaptée sur les écrans par Dennis Gansel (actuellement au cinéma). Son action se déroule dans un collège en Allemagne de nos jours.

 

Todd Strasser, La Vague, Jean-Claude Gawsewitch Editeur (rééd. Pocket).

 

Parution L'Hebdoscope du 25/03.

samedi 14 mars 2009

Extrait de NEVROPOLIS

Le sol avait tremblé. Un grondement sourd. Tous les objets avaient été pris de soubresauts épileptiques, les ampoules avaient balbutié. Son poste de télévision avait eu un haut-le-cœur puis s’était calmé. Des cris. Et puis plus rien. Le silence. Lorsqu’il avait enfin descendu les marches du perron le cœur empli de l’espoir fou qu’un nouveau Welles se cachait derrière un scénario aussi invraisemblable, les cendres floconneuses des corps calcinés et des matériaux de construction flottaient déjà dans l’atmosphère, comme si dieu avait subitement décidé d’un arrêt sur images pour prendre la mesure de la catastrophe. Elles couvraient chaque centimètre carré d’asphalte jusqu’à combler en quelques minutes les traces de pas laissées par les personnes en fuite courant en tout sens. La ville n’était qu’une énorme caisse de résonance où les sirènes concertaient en hurlant de terreur à la place des morts. Il marcha de longues heures, sonné, se répétant “c’est la fin…nous allons tous y rester”, laissant derrière lui un immense dais de poussière ensevelir Manhattan.




La plaie, longtemps suppurante, avait depuis été cautérisée par des mots n’ayant même pas le mérite d’être consolateurs. Les basses œuvres du Léviathan avaient tôt fait de transformer les élans compassionnels en courses-poursuites télégéniques dans les déserts afghans et irakiens. L’air était à nouveau pollué à l’entour comme dans n’importe quel autre quartier et un édifice aux formes alambiquées avait pris la place des défuntes sans pour autant parvenir à effacer leur mémoire dans le cœur des New-yorkais.

 

Curieusement, les silhouettes grisâtres et pantelantes croisées ce matin-là n’apparaissaient pas dans sa peinture. Il leur refusait l’hospitalité avec un entêtement pouvant passer pour de l’indifférence. Les yeux larmoyants de ces survivants de l’apocalypse, aveuglés par les particules en suspension, obsédaient ses nuits : il les voyait déferler dans les artères de la ville, en infecter la plus petite parcelle avant de contaminer bientôt tous les habitants, réveillant en eux les vieux démons blottis jusque-là dans l’obscurité de leur conscience. Couverte d’un manteau tombal, la ville n’était plus alors parcourue que par des revenants surgis d’une guerre d’autrefois.

 



Les articles des journaux qu’il parcourait nonchalamment rivalisaient de figures de style et d’effets rhétoriques pour tenter, avec plus ou moins de bonheur, d’en restituer l’atmosphère : par des petites phrases bien tournées, quelques plumes de talent réécrivaient le destin d’inconnus passés à la postérité. Son esprit déborda bientôt des souvenirs entremêlés et confus des témoins, des voix entrechoquées des victimes sur les répondeurs de leurs proches, de ces visions d’Icare désespérés se jetant dans le vide et se fracassant au sol, de tous ces mouchoirs s’agitant comme des papillons aux fenêtres des deux Babel de verre. Il se souvint, comme s’ils lui avaient été soufflés le matin même, des mots de la présentatrice d’une émission en cours : “Nous interrompons nos programmes pour nous rendre immédiatement à New York où un terrible accident s’est produit il y a quelques minutes. Un avion de la compagnie American Airlines s’est écrasé sur l’une des tours jumelles du World Trade Center faisant selon toute vraisemblance de très nombreuses victimes parmi ses occupants. Le feu semble, aux dires des premiers témoignages qui ont été recueillis sur place, s’être très rapidement propagé aux étages inférieurs rendant difficile le travail des secours…”.




Nathan se disait parfois qu’il aurait mieux valu qu’il s’agît là de faits contingents, improbables, d’accidents concomitants, de concours de circonstances, de tout sauf d’un plan raisonné de destruction du plus grand nombre de victimes possibles. Que l’informatique, un aiguilleur du ciel dépressif, des pilotes suicidaires en fussent à l’origine. Que toutes ces personnes fussent mortes par une négligence coupable, le plus inutilement du monde pour ne pas servir l’Histoire et ses campagnes militaires. Les équipes de déblaiement avaient retrouvé tant de morceaux de chair, de résidus de membres disloqués qu’il aurait été possible de reconstituer une armée entière de créatures assoiffées de vengeance. On dit tant de choses. Des légendes s’écrivaient déjà sur les cendres encore fumantes.

 


Viendrait le temps où un individu en mal de célébrité oserait émettre un doute sur le nombre d’êtres humains effectivement présents au moment de la chute des tours. Un jour trois mille, un autre mille cinq cents puis quelques dizaines de traînards à s’être laissés prendre au piège. Les idiots !… Dans quelques générations, des défilés s’organiseraient encore en mémoire des victimes. Dans le sillage des pompiers en tête de cortège, les orchestres égailleraient la ville aux sons des tambours et des trompettes ; des frémissements parcourraient la foule au moment de la rediffusion sur grands écrans de la chute des tours, des marchands de souvenirs proposeraient pour quelques dollars des fragments de modernité concassés. Grâce aux médias, chacun pourrait en temps réel, comme pour la messe dominicale, partager ces moments de liesse populaire, mêler le son de sa voix aux chants entonnés à tue-tête par les New-yorkais. Il faudrait en être, voir “ça” un jour, comme le carnaval de Rio ou une cérémonie d’ouverture des Jeux. Ceux assis devant leurs téléviseurs auraient une pensée émue pour les victimes innocentes entre deux publicités, préférant oublier qu’au même moment, au-delà des murs de leurs maisons, du coin de leurs rues à l’autre bout de la planète, des êtres verraient le cours de leur vie interrompu par la main de la Bête dans la plus grande indifférence.

 



Quels avaient été les derniers mots à avoir fleuri dans les têtes de tous ces oiseaux sans ailes au moment où les tonnerres d’applaudissements et les hourras des fanatiques accompagnaient leur chute ?

Nathan les avait imaginés et s’était mis à les écrire, puis s’était dit qu’il ne fallait pas jouer avec ça. Pas encore. “Un autre n’a qu’à le faire” : fi des fictions et des destins romanesques !

Quelle perte véritable l’humanité avait-elle eu à subir ? Combien de génies en herbe, de Prix Nobel en culottes courtes, de psychopathes (on est aux Etats-Unis quand même !), de futurs pilotes de ChampCar, de collaboratrices diligentes de futurs présidents fumeurs de cigares ?

Nathan avait noirci comme tant d’autres les registres de condoléances disséminés dans la ville, il avait apposé sa signature sur les murs au milieu des graffitis, des cœurs brisés, des déclarations d’amour aux victimes, à la liberté, à tous les mensonges sur la grandeur de l’Amérique…

Souvent, Nathan croisait des êtres désincarnés, des regards absents assurant l’essentiel pour ne pas avoir en plus à s’excuser auprès des autres vivants de manquer aux devoirs de politesse élémentaire. Il se demandait ce qu’il aurait dû ressentir, s’il devait continuer à pleurer chaque jour les disparus ou les laisser s’en aller sans s’encombrer l’esprit de guimauves sonnant faux à force d’être ressassées. Il rêvait d’un monde sans violence, sans ketchup sur les frites, sans CIA, sans Texans, sans religions, sans zonards, sans compagnies pétrolières, sans voisins.

 



Même le vieux Min avait perdu son sourire figé légendaire, son humour dardant les clients pressés. Ses laps de bœuf n’avaient plus leur arrière-goût suave qui faisait se hâter le quartier à sa porte. Mohammed avait débaptisé son épicerie de peur que dans la confusion la bêtise ne fît croupir sa carcasse de New-yorkais pure souche dans les eaux glacées de l’Hudson. Des connaissances saluaient Nathan depuis la planète où ils avaient trouvé refuge : il ne lui était désormais plus possible de voir le monde avec leurs yeux, ni de se reconnaître dans l’image de lui-même qu’ils lui renvoyaient. Les rues bruissaient à nouveau de querelles ancestrales, de conversations insignifiantes et de bousculades d’aveugles.


Tableaux "New York" de Tony Soulié


Névropolis, Editions Bénévent, pp.91-95.

jeudi 5 mars 2009

De la lecture et de ses nombreux avatars...


Quarante années de réforme institutionnelle et d’ouverture plus ou moins heureuse à la modernité culturelle, de refonte permanente des programmes, de pédagogisme et de massification ont eu raison des plus ardents défenseurs de l’égalitarisme scolaire. L’école républicaine, qui tirait gloriole de la figure en majesté du maître, homme de grande culture recruté au terme d’un concours difficile, trônant devant un parterre d’élèves en uniforme buvant religieusement ses paroles, a vécu. Désormais, les beaux discours sur cet âge doré s’égrènent, tout emplis de nostalgie, parfois sur les lèvres de ceux qui n’ont pas eu l’insigne honneur de fréquenter ses bancs ou connu la joie d’essuyer un jour une plume Sergent Major sur un buvard. Les images associées à l’école d’antan ont la vie dure et le prestige dont elle est auréolée n’est pas, il faut le reconnaître, par certains côtés sans fondement.


La France en a désormais pris l’habitude. Les rentrées se succèdent avec en filigrane leurs cortèges d’effets d’annonces, de projets mort-nés, de déclarations d’intention, de constats catastrophistes sur la baisse du niveau de connaissances et de compétences des élèves, de défilés plus ou moins téléguidés par des syndicats aux aguets et un corps enseignant contesté par des jeunes pour qui l’utilité sociale des études est plus que jamais incertaine. Le malaise est si profond que toutes les mesures, aussi judicieuses soient-elles, paraissent inadaptées, insuffisantes, homéopathiques au regard de la vocation d’origine assignée à l’école : favoriser l’égalité des chances en dépit du jeu des hiérarchies scolaires, accompagner l’élève dans le difficile apprentissage de la vie en société, transmettre des valeurs au fondement du vivre-ensemble républicain.




François Dubet l’avait très judicieusement souligné en 2002 dans sa remarquable étude Le déclin de l’institution parue aux éditions du Seuil : « bien que l’école ait gardé le monopole de la culture académique, elle n’a plus le monopole de la culture ouverte, de celle qui permet de voir plus loin que son monde domestique, et bien des adolescents sentent qu’ils peuvent grandir sans l’école avec la culture de masse ». De l’absence de goût pour la lecture des collégiens au constat amer des enseignants détournés de leur travail pédagogique par la nécessité épuisante de rasseoir chaque jour leur autorité, le sanctuaire scolaire paraît n’être plus arpenté que par les tout derniers gardiens du temple. Dans les quartiers sensibles où se conjuguent plus qu’ailleurs chômage, petite délinquance, insécurité, phénomènes de groupe, absence de mixité, handicap scolaire, sentiment d’exclusion, tentations extrémistes et rêves de promotion sociale inaccessible, le temps passé dans l’enceinte d’un collège constitue encore pour quelques jeunes une période de calme relatif au milieu d’adultes s’inquiétant de leur sort : « Au fond, les professeurs, notamment ceux des collèges et des classes faibles, réalisent une activité de contrôle et de socialisation encore proche de celle des instituteurs, mais ils ont l’impression qu’elle les détourne de leur véritable activité, celle de la conversion intellectuelle des élèves ».


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Dans le cadre d’un programme ministériel de parrainage de collèges “ambition réussite” par des écrivains, Danièle Sallenave a accompagné l’an passé deux classes de troisième du collège de la Marquisanne à Toulon. Gallimard publie son journal de bord, « Nous, on n’aime pas lire », dans lequel elle dresse un état des lieux pertinent, sans concession, mais au final très convenu sur la question de la place du livre et de la lecture dans le quotidien des jeunes. Farouche opposante, aux côtés de Régis Debray et de Jacqueline de Romilly du projet de réforme initié en son temps par Claude Allègre, elle s’était élevée contre les méthodes d’argumentation en vogue dans l’enseignement et dans les manuels scolaires visant moins à développer le sens critique et la réflexion de l’élève qu’à promouvoir son opinion et ses tendances narcissiques. Son très court séjour d’immersion au cœur d’un collège pilote relativement favorisé en termes de moyens a confirmé toutes ses craintes : « je suis écrasée par l’accumulation des preuves d’une sollicitude, d’une attention constante, totale, à ces enfants dits “défavorisés”. Ecrasée, oui je maintiens le mot : écrasée par le contraste entre les efforts déployés et leurs résultats ».


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Aux élèves doutant de l’utilité de la lecture, du respect des règles d’orthographe, d’un rapport « bien constitué avec les mots », elle tient des propos se voulant rassurants : « mieux vaut lire un seul livre qui vous transforme que d’en lire cent qui ne vous font ni chaud ni froid » ; « Lire devrait être (…) une expérience de la vie, la connaissance ou l’anticipation, à travers des situations fictives, de ce que c’est que vivre, c’est-à-dire se réjouir et avoir peur, aimer, désirer ». Face à des enseignants parfois désabusés de devoir mettre en place d’épuisantes stratégies pour déjouer la défiance des jeunes et à des bibliothécaires ne voyant pas âme qui vive de la journée dans des locaux flambant neufs, elle répond par une énième volée de bois vert contre les « balivernes constructivistes » empêchant le lecteur en herbe de voyager dans les textes et d’en percevoir la richesse. Difficile de lui donner tort mais n’était-il pas légitime d’attendre de sa part autre chose que certains poncifs mille fois rebattus ?


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Un hiatus apparaît ainsi à l’instant même où elle présente à son jeune auditoire le programme de leurs trois séances en commun : alors que l’on aurait pu s’attendre, eu égard à la virulence de ses critiques contre les artifices pédagogiques imposés par le système éducatif, à ce qu’elle mette les élèves en contact avec un texte éminemment littéraire (histoire de marquer le coup) susceptible d’être apprécié par eux, elle leur soumet sa propre pièce de théâtre, non publiée, écrite dans les années quatre-vingts, très datée de son propre aveu mais mettant en scène des adolescents du même âge. Les élèves avaient pour mission d’en réécrire les dialogues avec leurs mots et s'en sont acquittés sans difficulté. Pas sûr toutefois que l’exercice n’ait pas nourri chez eux une forme d’autosatisfaction à bon compte et les ait amenés à « se dégager plus aisément d’une oralité qui laisse la langue (et l’esprit) dans une fluidité et une incertitude déconcertantes ».


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Si Danièle Sallenave réclame sans grande originalité plus de professeurs, de meilleurs salaires, des formations mieux adaptées, « beaucoup de temps avec des livres », elle en appelle aussi dans le même élan à davantage de « liberté pédagogique », à la restauration du rapport triangulaire maître/élève/savoir et à la découverte des…grands textes qui « sont une méditation sur l’existence, la finitude, les conflits, l’expérience intérieure, le tragique de toute vie ». De l’art du grand écart entre la théorie et la pratique…

 


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Danièle Sallenave, « Nous, on n’aime pas lire », Gallimard.

François Dubet, Le déclin de l’institution, Seuil.


Parution L'Hebdoscope, 11/03/09.